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By: Sybille On: février 28, 2019 In: Articles, Job n Career Club, Uncategorized Comments: 0

Claude, est arrivée aux USA avec sa fille il y a 3 ans ½ pour rejoindre son compagnon. Elle a poursuivi son emploi à distance pendant 6 mois, le temps qu’on lui trouve un remplaçant à Dakar.
Elle a depuis trouvé un nouveau poste de DRH au sein d’un ONG de 700 personnes, et y est employée depuis 2 ans.

o Comment avez-vous trouvé votre emploi ? combien de temps avez-vous mis pour atteindre votre objectif ?

J’ai trouvé mon emploi par le biais d’une annonce. Cela m’a pris 1 an.
Les 6ers mois de recherche n’ont pas été fructueux, en répondant aux offres sur les sites d’annonces et sur LinkedIn. Je postulais à des postes de DRH, dans l’environnement des ONG que je connaissais professionnellement. Je ne comprenais pas pourquoi mon ciblage ne fonctionnait pas ; Je me suis aperçue que mon absence d’expérience US et la méconnaissance des lois sociales américaines étaient un handicap. J’ai donc fait du bénévolat dans les ressources humaines par le biais de Taproot pour décrypter les besoins et fonctionnements; j’ai également américanisé mon CV en suivant une formation sur e-Cornell university.

Au bout de ces 6 mois, j’ai aussi décidé de mettre en avant sur mon atout différentiel : la maitrise de la langue française. J’ai répondu à moins d’annonces mais cela m’a permis au final d’atteindre mon objectif. J’ai conservé le même niveau et le même salaire qu’auparavant.

o Qu’est-ce qui vous plait dans cette nouvelle culture de travail US ?
L’innovation, l’enthousiasme au travail, le sens du service. Les gens n’ont pas peur d’expérimenter, quitte à se tromper. Ils n’ont pas peur de l’échec, la honte n’existe pas, l’essentiel est de faire avancer les choses. C’est extraordinaire cette acceptation de l’erreur !

o Qu’appréciez-vous chez vos collègues de travail américains ?
L’environnement international : 22 nationalités différentes au siège social composé de 60 personnes, la curiosité dénuée de jugement face à ce qu’ils ne connaissent pas.

o Quels sont les principes de management auxquels vous adhérez ?
La transparence, la responsabilité, le feedback qu’il soit positif ou négatif.
J’apprécie aussi la diversité tant dans les parcours que dans les âges. C’est passionnant mais aussi plus difficile à gérer. Il y a une ambiguïté à reconnaitre les différences ethnies/cultures tout en s’alignant à un fonctionnement professionnel et culturel américain. Cela crée parfois des malentendus dans la communication ne serait-ce par exemple entre ceux qui n’ont pas de pudeur à dire et exprimer leurs émotions et les autres qui sont plus discrets en raison de leur culture. La communication devient alors très (et parfois trop) consensuelle pour ne pas heurter.

o Selon vous, Quelles sont vos qualités perso et/ou culturelles qui plaisent à votre employeur ?
L’engagement, la capacité de travail, l’écoute, la compréhension des problématiques globales, la capacité d’analyse et d’influence dans la résolution de problèmes.
Mon style de travail a changé. Je travaille beaucoup plus, avec des journées de 10h ; je travaille le week-end et pendant mes vacances.

o Quelle est votre plus gros challenge ?
Gérer la diversité, les minorités visibles. Les lois anti-discrimination sont très présentes et les dispositifs pour les faire respecter sont usités! Je perçois parfois une hyper-sensibilité autour de ce sujet, il y a également un esprit de clans au sein de chaque communauté. Cela m’était assez inattendu et il m’arrive de le ressentir comme pointilleux ou extrême.

o Quels conseils donneriez-vous à un francophone souhaitant travailler/ se vendre aux US ?
– Bien cibler les offres d’emploi en fonction de son propre profil
– S’insérer dans la communauté francophone – au sens large –
– Adapter son CV aux offres d’emploi
– Laisser de côté sa pudeur ‘française’ pour améliorer son marketing personnel en entretien. Il faut en dire plus que ce que vous feriez naturellement.
– Echanger avec des gens qui travaillent aux US pour en avoir une meilleure compréhension
– Etre ouvert à la différence pour cerner ce que cela peut vous apporter : le positivisme, l’innovation, la capacité à se remettre en cause et à se renouveler

o Professionnellement, qu’est-ce qui vous dérange le plus dans votre environnement professionnel ?
– L’excès de positivisme. Il est parfois troublant d’inonder une personne de compliment alors qu’elle comptabilise beaucoup d’erreurs ! J’aimerais bien trouver un meilleur équilibre dans le feedback sans tomber dans la ‘râlerie’ ou le négativisme.
– L’inflation donnée dans les intitulés de poste (comparé à l’Europe) !
– Les gens ne s’ouvrent pas sur le lieu de travail, et cela restreint la communication interpersonnelle.

o Qu’est-ce que vous avez le plus appris sur le plan personnel ?
La capacité à encore mieux comprendre la perspective des autres et par conséquent à être encore moins dans le jugement.

o A l’ère du bien-être et de la joie au travail 😉 et des postes de CHO (Chief Happiness Officer), y a-t-il quelque chose que vous pratiquez en entreprise ?
Nous avons un ‘comité culture’ qui travaille sur l’environnement de travail, l’organisation des fêtes de fin d’année etc…
Nous sommes hébergés dans un espace de co-working- Nous bénéficions de ristournes pour un club de sport, et nous disposons d’une cafétéria avec café, thé, snacks et fruits toute la journée.

Propos recueillis par Edifice Coach – Janv.2019