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By: Sybille On: février 05, 2019 In: Articles, Job n Career Club Comments: 0

Julie a 32 ans. Elle est arrivée en 2016 aux USA. Après plusieurs années dans le secteur de la communication à Paris, elle profite de cette nouvelle expérience pour travailler dans le marketing digital et l’enseignement.

o Qu’est-ce qui vous a motivée à venir vous installer aux USA ?
J’avais deux raisons : la première était de retrouver mon conjoint, la seconde était de tenter ma chance aux USA, « le pays du marketing », dans le but d’apprendre et de me former au marketing automatique avec le logiciel Hubspot.

o Comment avez-vous trouvé votre emploi ? combien de temps avez-vous mis pour atteindre votre objectif ?

J’avais la volonté de me former en marketing, et je savais que mon niveau d’anglais serait insuffisant. J’ai donc pris des cours d’anglais avec un étudiant Américain à Paris avant de m’installer aux USA. Ensemble nous avons travaillé ma lettre de motivation et mon CV.

C’est grâce à un visa « fiancée » et un stage obtenu à distance sur Craiglist, en digital marketing, que j’ai pu m’installer aux Etats-Unis. Mon stage s’est transformé en activité rémunérée jusqu’en septembre 2017.
A la suite de cette activité, ma recherche d’emploi a été compliquée et longue.
Je n’ai pourtant pas manqué d’avoir des entretiens.
Au bout de 8 mois de recherche intensive, je n’avais toujours rien; j’étais acculée financièrement et le moral en avait pris un coup. Etre dans le pays où « tout est possible et où tu ne fais rien…c’était compliqué ». Je me suis ressourcée dans des activités créatives ; cela m’a permis de rester optimiste et de me dire que ma destinée « était peut-être ailleurs ». J’ai fini par trouver un emploi de prof de français par le biais d’une annonce (ce n’était vraiment pas là que j’aurais pensé aboutir !), 10 mois après le début de ma recherche.

o Quels moyens avez-vous mis en œuvre et qu’est-ce qui vous a le plus aidé ?
J’ai répondu à des offres d’emploi ; j’ai également utilisé l’application Shapr (qui permet de rencontrer des professionnels, dont les critères sont basés sur la localisation, les centres d’intérêts et le niveau d’expérience professionnelle) ce qui m’a permis de rencontrer du monde dans ma branche professionnelle d’origine.
Le soutien de mon conjoint et l’aide de la communauté américaine m’ont beaucoup aidée. Ma fierté et mon optimisme m’ont été d’un bon soutien également ! j’avais décidé que j’y arriverais.

o Avec le recul savez-vous pourquoi vous n’avez pas trouvé d’emploi dans votre branche ?
Oui, le type de marketing sur lequel je travaille demande des codes culturels qui me manquent aux Etats-Unis. Je ne peux pas être sur le même terrain compétitif que mes homologues américains. Par ailleurs, la nationalité américaine est souvent un pré requis sur les postes qui m’intéressent à Washington DC ; Les prestataires la demandent pour travailler avec les agences nationales.

o Qu’est-ce qui vous plait dans cette nouvelle culture de travail US ?
La culture du « do it » : fais-le, ne traine pas, tu réfléchiras après, et tu te nourriras de tes erreurs.
Ce qui me plait aussi c’est l’engagement positif de la hiérarchie : elle est prête à aider. C’est une culture qui sait remercier et reconnaitre ce qui va bien.

o Qu’appréciez-vous chez vos collègues de travail américains ?
Leur joie de vivre, les gens sont enjoués. Ils jouent le jeu, ils sont respectueux, positifs. Il n’y a pas de fatalité chez mes collègues.

o Quels sont les principes de management auxquels vous adhérez ?
– Les attentes managériales sont claires, leur grille de lecture est simple et atteignable.
– Le « just do it » est vraiment palpable ici !
– Il n’y a pas de mal à « tomber » puis se relever pour recommencer.

o Selon vous, Quelles sont vos qualités perso et/ou culturelles qui plaisent à votre employeur ?
Mon optimisme, ma persévérance sont très appréciées.
Ma créativité – je suis « out of the box », mon adaptabilité.

o Quelles ont été ou quelles sont vos plus grandes difficultés dans ce nouvel environnement ? qu’est-ce qui vous aidé ?
Je trouve qu’il faut être solide pour dépasser sa propre culture, le doute et la peur de l’échec.
J’ai réussi à rester positive et à accepter une situation que je ne tolérais pas au départ ! Il faut de l’abnégation pour recommencer à « presque » zéro ! Mais je suis reconnaissante de travailler : cela me permet d’être plus apaisée.
Je suis en cohérence avec moi-même et c’est important : la valeur ‘travail’ m’est chère, je donne beaucoup et j’ai besoin de me réaliser professionnellement.

o A travers votre prisme et expérience, quelles sont selon vous les qualités professionnelles pour travailler aux USA ?
La maitrise de la langue avec une prononciation correcte 😉

o Quels conseils donneriez-vous à un francophone souhaitant travailler aux US ?
– Croire en vous et croire en vous 😉
– Activer les réseaux
– Reprendre des cours
– Lâcher prise, être ouvert, ce qui permet d’être mieux accepté(e)
– Apprendre à se dépasser (sortir de sa zone de confort)

o Professionnellement, qu’est-ce que vous supportez le moins dans votre environnement ?
Ils travaillent beaucoup mais l’efficacité n’est pas toujours au top ;-(

Dernière question sérieuse : Y a-t-il quelque chose que vous aimiez particulièrement dans votre environnement de travail en France et que vous ne trouvez pas aux USA ?
L’HUMOUR ! Même s’il y a beaucoup de similarités dans les deux cultures, on ne rit pas de la même chose !

Propos recueillis par Edifice Coach – Déc.2018