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By: Sybille On: octobre 13, 2018 In: Articles Comments: 0

james

James, 48 ans, est installé depuis 1 an aux USA avec son épouse et ses 2 enfants. Il vient de Paris, France. Il est actuellement C.F.O. dans le secteur des technologies.

Qu’est-ce qui vous a motivé à venir vous installer aux USA ?
La première motivation a été le poste qui m’a été proposé car il offrait plus de responsabilités que celui que j’occupais précédemment à Paris. Ensuite, comme j’avais déjà vécu aux Etats-Unis et que j’en gardais un excellent souvenir je souhaitais faire partager cette formidable expérience de vie à mes enfants.

Comment avez-vous trouvé votre emploi ? combien de temps avez-vous mis pour atteindre votre objectif ?
J’ai été chassé par un cabinet qui cherchait un candidat français, pour les États-Unis. Le processus a pris 1 an, depuis la première prise de contact du cabinet jusqu’à la signature du contrat de travail et surtout l’obtention des visas. L’entreprise a largement facilité mon expatriation et celle de ma famille en prenant en charge toutes les démarches administratives.

Qu’est-ce qui vous plait dans cette nouvelle culture de travail ?
Je suis enthousiasmé par mon environnement de travail américain, bien sûr, mais aussi mondial et multiculturel qui implique beaucoup de déplacements. Le poste que j’occupe est à la fois très dynamique et multi-facette. C’est extrêmement stimulant.

Qu’appréciez-vous chez vos collègues de travail ?
J’apprécie particulièrement les réunions qui sont plus efficaces que celles tenues en France : on passe moins de temps à débattre sur les sujets, ce qui est appréciable dans les périodes de rush. J’apprécie aussi de communiquer en anglais, car cela me force à me sortir de ma zone de confort.

Quels sont les principes de management auxquels vous adhérez ?
La grande autonomie qui est laissée à chacun, certainement dû à l’environnement anglo-saxon mais aussi au fait que l’entreprise est très décentralisée.
La façon de faire rapidement avancer les projets, notamment en prenant des décisions à l’issue de chaque réunion, qui correspond à mon caractère.

Selon vous, quelles sont vos qualités personnelles et/ou culturelles qui plaisent à votre employeur ?
J’ai des racines britanniques, et mon flegme plait ! les murs peuvent tomber, je garde toujours mon calme 😉
L’avantage pour mon supérieur hiérarchique est que nous sommes tous les deux francophones ce qui facilite une communication fluide et claire.
Je suis « straight to the point » et concis, ce qui correspond bien à mon nouvel environnement culturel professionnel.

Rencontrez-vous ou avez-vous rencontré des difficultés culturelles ? si oui, lesquelles ?
Pour l’instant, j’ai rencontré peu de difficultés car j’ai toujours travaillé pour des groupes internationaux, depuis la France. Aujourd’hui, c’est l’inverse : mon entreprise est française et installée aux USA.

A travers votre prisme personnel et expérience, quelles sont selon vous les qualités professionnelles pour travailler aux USA ?
Etre ouvert d’esprit afin de s’adapter à des personnalités, des cultures et surtout, à des façons de raisonner différentes de celles auxquelles nous sommes habitués en France. –
La bonne maîtrise de l’anglais est importante pour diminuer l’effet interculturel et faciliter l’intégration.
Enfin, il faut être prêt à « délivrer » rapidement.

Quels conseils donneriez-vous à un francophone souhaitant travailler/ se vendre aux US et s’intégrer ?
« Good luck » 😉 – La difficulté première est bien entendu de vouloir s’installer aux US, à partir de la France. Il est primordial d’orienter ses recherches vers des groupes français ou européens qui voient le recrutement de personnalités françaises comme un atout et sont donc prêts à les accompagner dans les démarches administratives liées à leur expatriation. Le lobbying est utile à partir de la France.
Ensuite, s’intégrer dans son nouvel environnement de travail demande des efforts plus importants que dans son propre pays dont on connaît déjà tous les codes. Mon conseil est d’aller davantage vers ses collègues US, afin de les comprendre plus rapidement et de s’en faire des « supporters ». L’investissement relationnel doit être important.

Professionnellement, qu’est-ce que vous supportez le moins dans votre environnement ?
Le fait de passer beaucoup de temps à convaincre et à expliquer pour faciliter l’adhésion et la prise de décision. Ceci est aussi dû aux spécificités de mon métier.

Dernière question sérieuse : Y a-t-il quelque chose que vous aimiez particulièrement dans votre environnement de travail en France et que vous ne trouvez pas aux USA ?
Les déjeuners ! (rires). A Paris, j’appréciais de pouvoir faire une pause déjeuner dans un cadre sympathique. Aujourd’hui, je perds ce côté plaisant : je travaille dans une zone d’activités sans attraits, et le peu de déjeuners pris ne sont pas qualitatifs.

FUN FACTS de l’interview :
Où déjeunez-vous ?
A mon bureau dans 80% des cas. Comme j’interagis avec des Européens, l’heure du déjeuner correspond souvent à des appels téléphoniques en raison des décalages horaires. Je n’ai pas encore pris le côté culturel de la lunch box, « ça ne passe pas » – comme le doggy bag d’ailleurs.

Quelle est votre tenue de combat professionnel ?
Casual ! Mais, le problème c’est la température des bureaux – même en plein été, je porte un pull et j’ai beau me battre avec mes collègues pour réduire l’air climatisé, ça ne passe pas ! Si vous voulez travailler aux USA, n’oubliez pas votre petite laine !

A l’ère du bien-être et du bonheur au travail 😉 et des postes de CHO (Chief Happiness Officer), y a-t-il quelque chose que vous pratiquez en entreprise ?
Il y a des événements mis en place dans l’entreprise. Un « fun commitee » se réunit pour définir des activités aux sein de l’entreprise et augmenter la collaboration entre les employés, en semaine et en week-end.

Propos recueillis par E-difice coach – Septembre 2018